NOUS, participants à la 28e Assemblée annuelle du Conseil des Gouverneurs de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), composé des Gouverneurs représentant les Etats membres, des représentants des partenaires au développement multilatéraux et bilatéraux, des observateurs et des invités spéciaux, réunis à Yaoundé (Cameroun) les 7 et 8 mars 2019:
- Prenant note de la reconnaissance croissante des chefs d'Etat et de gouvernement africains et des citoyens africains de l’important rôle du développement des capacités dans le processus de développement de l'Afrique et du leadership continental de l'ACBF dans ce domaine;
- Exprimant notre satisfaction que cette reconnaissance, fondée sur l'importance du soutien de l'ACBF au processus de développement aux niveaux national, régional et continental, a conduit à la désignation de la Fondation comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités en janvier 2017, ainsi qu'à la Décision relative à la contribution financière de l'Union africaine en faveur de l'ACBF en 2019;
- Conscients du fait qu’en dépit des réalisations de l'ACBF et des progrès réels accomplis en matière de renforcement des capacités au fil des ans, des problèmes de capacités, en particulier sur le plan de la mise en œuvre, continuent d'entraver le développement de nombreux pays africains;
- Prenant bonne note de la décision des chefs d'Etat et de gouvernement de consolider les rôles de coordination et d'assistance technique de l'ACBF pour les interventions de renforcement des capacités à l'échelle continentale, réaffirmons la pertinence et le caractère central du développement des capacités en tant que catalyseur de la croissance;
- Exhortons l'ACBF à poursuivre ses interventions au niveau national, afin de renforcer les capacités des institutions publiques à stimuler un développement socio-économique inclusif;
- Conscients de la nécessité d'une approche synergique au développement
(i) Saluons le partenariat entre l'UA et l'ACBF qui a abouti à la tenue de l’Assemblée annuelle du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF dans le cadre des réunions du Comité technique spécialisé sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l'intégration, conjointement organisées avec la Commission de l'Union africaine (AUC). Cette synergie consolide la collaboration qui devrait être encouragée entre la CUA et l'ACBF, l'Agence spécialisée de l'Union pour le développement des capacités.
(ii) Accueillons favorablement le soutien technique et l’appui en termes de connaissance apportés par la Fondation à la réforme des institutions de l'Union africaine, à la promotion de l'intégration régionale et à la cohérence des politiques au sein de la Commission de l'Union africaine, ainsi que dans la mise en œuvre de l'Accord sur la zone de libre-échange continentale (AfCFTA);
(iii) Donnons mandat à l'ACBF de diriger, de coordonner et de fixer les priorités relatives aux initiatives de renforcement des capacités sur le continent, s'affirmant ainsi comme pionnier et expert de renom dans ce domaine;
(iv) Accueillons favorablement le leadership éclairé constant fourni par la Fondation à travers des initiatives, notamment, les notes de cours sur le renforcement des capacités, les publications phares telles que le Rapport sur les capacités en Afrique et les Perspectives de la gouvernance en Afrique, ainsi que l’appui au renforcement des capacités des think tanks du continent à travers les initiatives comme le Sommet des think tanks africains;
(v) Saluons les principales interventions menées par l'ACBF au fil des ans pour renforcer les capacités institutionnelles nécessaires à la transformation structurelle de l’Afrique et nous engageons à faire en sorte que la Fondation dispose des ressources suffisantes pour coordonner durablement les initiatives de renforcement des capacités en Afrique;
(vi) Encourageons l’ACBF à prendre les mesures nécessaires pour que les capacités de mise en œuvre aux niveaux national, régional et continental, soient axées sur la transformation productive de l'Afrique, en tirant les leçons de la bonne mise en œuvre des plans de développement antérieurs;
(vii) Invitons l’ACBF à apporter du soutien aux pays africains afin de leur permettre de diversifier leurs économies et de s’industrialiser efficacement, en les aidant à formuler les stratégies appropriées et à appliquer le bon dosage de politiques pour une industrialisation massive; à investir dans les infrastructures essentielles (telles que l'énergie et les transports) et dans les compétences techniques (telles que l'ingénierie, la science, la technologie et l'innovation) afin de libérer leurs capacités industrielles; à soutenir la création d'un climat des affaires propice, pour attirer les investissements nationaux et étrangers; à mobiliser le soutien interne et externe nécessaire au développement durable; et à développer le leadership transformateur requis à tous les niveaux, qui définira la bonne vision et donnera le ton tout en prenant des mesures pour faire bouger les lignes.
(viii) Invitons l’ACBF à prendre des mesures de renforcement du capital social et de consolidation des réseaux qui regroupent les dirigeants politiques, les chefs traditionnels, les gestionnaires du secteur public, les médias, les organisations de la société civile et les syndicats, les institutions académiques et les think tanks, les organisations de normalisation professionnelles, les associations professionnelles et les organismes religieux;
(ix) Exhortons les pays africains membres de l'ACBF à s’acquitter de leurs contributions de membres à temps, afin que la Fondation continue de bénéficier du soutien des partenaires internationaux au développement et encourageons tous les pays africains à mieux s’approprier l’ACBF en appuyant la mise en œuvre de la Décision prise lors du 32e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement relative à la contribution de l’Union africaine au financement de l’ACBF;
(x) Invitons les partenaires au développement mondiaux à adopter une approche coordonnée du renforcement des capacités en Afrique, en investissant dans les domaines prioritaires à travers l'ACBF
(xi) Considérant les besoins énormes en matière de développement des capacités en Afrique, les ministres sollicitent l’appui permanent de la Banque mondiale en faveur de l'ACBF, eu égard au succès du partenariat entre les deux institutions à ce jour, et à cette fin, préconisent une représentation de haut niveau de l’ACBF lors de la prochaine réunion avec la Banque mondiale.
(xii) Invitons l’UA à maintenir sa contribution en faveur de l’ACBF et à la porter à un niveau qui compléterait la contribution des différents Etats membres.
(xiii) Attendons avec impatience la prochaine réunion du Conseil des Gouverneurs, prévue en mars 2020.