Le développement des infrastructures joue un rôle important dans la promotion de la croissance et la réduction de la pauvreté. En Afrique, toutefois, le développement insuffisant des infrastructures continue à être un obstacle au développement durable. En particulier, les pays africains, à travers l'Agenda 2063 du continent, reconnaissent que le développement des infrastructures— transport, énergie, eau, et connectivité électronique—sera critique pour que le continent assume une place durable dans le système économique mondial. La Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) a produit le présente document hors-serie sous l’auspice du Groupe dÉtudes stratégiques (SSG) afin de provoquer le débat et susciter un examen plus affrondondi des défis en matière de renforcement des capacités à relever pour le développement des infrastructures en Afrique.
Ce document hors série se penche sur d'importantes questions : Quel est l'état des infrastructures de l'Afrique ? Quel est le rôle des infrastructures dans la performance des économies africaines ? Quelles sont les stratégies permettant un financement des infrastructures en Afrique ?, Sont-elles vraiment efficaces ? Quel est le rôle des différents acteurs dans le développement et le financement des infrastructures ? Et plus important encore, quelles sont les impératifs en matière de renforcement des capacités pour le développement et le financement des infrastructures en Afrique ?
L'un des messages essentiels de ce document est que la qualité des infrastructures a un impact plus significatif sur la croissance économique que les stocks d’infrastructures. Ainsi, l'accent devrait être mis, non pas sur la fourniture des infrastructures en masse mais plutôt la nécessité de s'assurer que les infrastructures publiques peuvent augmenter le taux de rendement des capitaux privés.
Les trois études de cas (Kenya, Maurice et Afrique du Sud) montrent que les gouvernements ont des faiblesses en ce qui concerne les capacités nécessaires pour mobiliser des ressources ou exploiter les marchés des capitaux afin de financer les infrastructures. De même, il y a un manque de conseillers compétents en transactions commerciales qui peuvent structurer le financement afin de répondre aux besoins des émetteurs. Les agents de la fonction publique n'ont pas toutes les compétences requises pour efficacement interagir avec les financiers du secteur privé et préparer et évaluer les offres. Dans les pays où de tels systèmes sont déjà à l’essai, comme au Kenya, des systèmes modernes et informatisés de passation des marchés et de gestion des projets ne sont pas encore utilisés pour rendre le processus plus efficace.
Il est important d'établir des Départements autonomes, dotés de ressources suffisantes, et techniquement compétents en charge des partenariats public-privé (PPP) afin de rationaliser le processus de gestion des PPP.
L'ACBF estime que la production de connaissances sur le développement et le financement efficaces des infrastructures permettra d'améliorer le processus d'élaboration des politiques fondées sur des données probantes en Afrique, conduisant ainsi à un développement durable des infrastructures et une croissance inclusive.