Les 18 et 19 juillet, l’ACBF et ses partenaires ont organisé un atelier à Addis Abeba pour préparer le prochain Sommet des leaders États-Unis-Afrique qui aura lieu à Washington DC du 4 au 6 août 2014. Le Sommet verra la participation de la présidente de la Commission de l’Union africaine (CUA) et de 50 chefs d’États et de gouvernement, invités par le Président des États-Unis. L’Atelier de validation des notes de position sur les relations entre les Etats-Unis et l’Afrique a servi de plateforme pour la consultation et le dialogue entre les pays africains sur le partage des connaissances pour que l’Afrique adopte une position stratégique pour ce qui est des relations entre le continent et les États-Unis. L’atelier s’est terminé avec l’adoption d’un cadre de référence pour une position africaine commune dans cinq secteurs-clef : la paix et la sécurité ; la bonne gouvernance ; le développement des échanges commerciaux ; les partenariats d’investissement stratégiques ; le développement du capital humain ; et le renforcement des capacités des institutions. Des représentants des pays, ainsi que de la CUA et de la Commission économique des Nations Unis pour l’Afrique ont participé à l’atelier.
L’atelier a produit des notes de position portant sur les relations entre les États-Unis et l’Afrique, se concentrant sur quatre questions-clefs : la paix et la sécurité ; l’économie (y incluse la dimension commerciale, les envois de fonds, les investissements directs étrangers) ; la gouvernance (la démocratie et le leadership) ; et l’éducation. Les documents ont été produits par les instituts d’analyse de politiques publiques et think tanks soutenus par l’ACBF : l’Institut botswanais d’analyse des politiques de développement (BIDPA, Botswana Institute for Development Policy Analysis), le Centre d’Études et de Renforcement des Capacités d'Analyse et de Plaidoyer (CERCAP, Mali), le Centre Mauritanien d'Analyse de Politiques (CMAP, Mauritanie), l’Institut pour la gouvernance démocratique (IDEG, Institute for Democratic Governance, Ghana), l’Institut kenyan de recherche et d’analyse des politiques publiques (KIPPRA, Kenya Institute for Public Policy Research and Analysis) et le Programme de formation en gestion de la politique économique de Kinshasa (GPE-Kinshasa). Les notes de position ont mis en exergue que les relations entre les États-Unis et l’Afrique devraient être inspirées par un partenariat gagnant-gagnant ; et montré qu’à travers la Loi sur la croissance et les perspectives économiques de l’Afrique (AGOA, African Growth and Opportunity Act) et les traités d’investissement bilatéraux, les États-Unis ont accru le volume de leurs relations commerciales et de leurs investissements sur le continent. Parmi les autres résultats, il faut mentionner la faible compétitivité de l’Afrique à l’échelle mondiale, un domaine dans lequel elle peut apprendre des États-Unis. Ceci étant, l’Afrique ne devrait pas devenir exclusivement dépendante du soutien financier des États-Unis, mais elle doit conduire et financer sont propre développement.
L’atelier a reconnu que l’Afrique est actuellement la région qui connait la croissance économique la plus rapide au monde. Depuis les années 1990, la croissance économique du continent a été en moyenne supérieure à 5%, offrant ainsi des opportunités très importantes pour les nouvelles technologies, les investissements et l’accès à des marchés émergeants et à de nouveaux consommateurs. C’est pour avoir accès à ces potentialités africaines que des pays comme la Chine, l’Inde, la Malaisie, la Turquie et le Brésil parmi d’autres ont récemment accru leur présence et leurs investissements sur le continent. Les États-Unis ont été relativement moins rapides dans leur réaction aux nouvelles opportunités et aux nouveaux développements se produisant en Afrique. Toutefois, un changement dans les dynamiques a récemment eu lieu ; l’Afrique est aujourd’hui vue comme un partenaire stratégique
C’est à cet égard que les participants ont adopté un cadre pour une poisition africaine commune. Il a été mis en exergue que le document doit tenir compte des initiatives en cours promues par la CUA et les Communautés économiques régionales (CER). Les participants ont affirmé que les leaders africains qui participeront au Sommet doivent avoir une position commune et unique, afin d’avoir un effet de levier sur le partenariat avec les États-Unis.
Les recommandations émises incluent l’élargissement et la révision de l’AGOA, afin d’inclure un plus grand nombre de produits et de pays, de diriger les investissements préférentiellement vers le développement des infrastructures en soutenant les projets continentaux, de porter une attention particulière à la paix et à la sécurité comme prérequis pour le développement économique et de renforcer le capital institutionnel et humain.
Dans son message aux participants le Dr Roger Atindehou, Directeur des Opérations de l’ACBF pour l’Afrique orientale et australe, qui représentait le Prof. Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de l’ACBF, a affirmé que : « Toute décision ou engagement pris par les leaders africains doit viser à maintenir et accroître la croissance économique du continent, en assurant la transformation économique et structurelle de l’Afrique, en renforçant les capacités des Africains en général et celles des leaders africains en particulier à mobiliser des ressources pour financer le développement du continent et sa compétitivité dans le monde mondialisé actuel et en renforçant les capacités pour l’intégration régionale et la gestion des ressources naturelles ». Le Dr. Khabele Matlosa, Directeur du Département des affaires politiques de la CUA a exprimé sa gratitude à l’ACBF et a affirmé que les études produites par la Fondation complètent parfaitement la Note conceptuelle préparée par la Commission pour le Sommet des leaders États-Unis-Afrique. Mr Cheickna Seydi Ahamadi Diawara, Ministre de la planification, de l’aménagement du territoire et de la population du Mali a pour sa part affirmé que : « La tenue d’une telle réunion est pertinente et a lieu au bon moment et elle peut aider nos leaders à prendre des décisions en connaissance de cause, tout en ayant de bonnes bases pour négocier ». Le Mali figure parmi les 50 pays invités à Washington DC.